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Archives de Tag: mesure statistique TF-IDF

Bonjour Ă  tous !

Je vais vous proposer une petite sĂ©rie d’interviews d’experts en ingĂ©nierie linguistique, qui pour moi, est complĂštement corrĂ©lĂ©e au SEO / rĂ©fĂ©rencement naturel ! J’ai l’honneur de commencer cette sĂ©rie avec Damien Nouvel, maĂźtre de confĂ©rences Ă  l’INALCO, et qui allait devenir mon directeur de thĂšses (mais Ă  la place, j’ai publiĂ© deux bouquins ! car on ne fait pas les choses Ă  moitiĂ© ici ;)) !

C’est parti pour l’interview :

PrĂ©sentation de l’expert TAListe :

Je suis maĂźtre de confĂ©rences Ă  l’Inalco, membre du laboratoire ERTIM. J’y travaille dans le domaine du traitement automatique des langues (TAL), en particulier sur la fouille de donnĂ©es textuelles et le multilinguisme pour une large variĂ©tĂ© de langues (occidentales et orientales) et pour des objectifs variĂ©s (translittĂ©ration, dĂ©sambiguisation lexicale, opinion, analyse textomĂ©trique, etc.). J’ai prĂ©cĂ©demment travaillĂ© au LIMSI-CNRS (extraction d’information), Ă  INRIA Alpage (mots hors-vocabulaire dans les fils de dĂ©pĂȘches). Ma thĂšse, faite dans l’équipe BDTLN du LI de Tours, a portĂ© sur la reconnaissance automatique des entitĂ©s nommĂ©es (disons les noms propres), par d’extraction automatique de motifs sĂ©quentiels (de la fouille de donnĂ©es).

Comment définirais-tu la notion de TF-IDF ?

Le TF-IDF est une mĂ©thode historique, fondĂ©e dans les annĂ©es 80, pour implĂ©menter des outils de recherche d’information. L’exemple typique est le moteur de recherche, qui doit sĂ©lectionner les documents les plus pertinents pour une requĂȘte donnĂ©e. Une simple recherche boolĂ©enne dans les index donne trop de rĂ©sultats, qui ne sont pas ordonnĂ©s. L’algorithme TF-IDF pallie cela en exploitant simultanĂ©ment le nombre d’occurrences des termes (TF) et leur importance sĂ©mantique dans la collection de documents (IDF) pour ordonner les rĂ©sultats, et prĂ©senter en haut de la liste ceux qu’un calcul statistique simple nous indique ĂȘtre les plus pertinents. D’autres algorithmes sont aujourd’hui plus performants, mais celui-ci reste fondateur car il est trĂšs fiable, solide et stable : il peut ĂȘtre implĂ©mentĂ© facilement et constitue un excellent point de dĂ©part.

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Et pour le Rappel et la Précision ?

Pour expliquer ces deux mesures de qualitĂ© de rĂ©sultats (par exemple pour un moteur de recherche), il faut faire appel Ă  deux notions complĂ©mentaires : le silence et le bruit. Le rappel indique Ă  quel point un algorithme donne tous les rĂ©sultats attendus, sinon on dit qu’il y a du silence. La prĂ©cision calcul la proportion de rĂ©sultats ramenĂ©s sont pertinents, ceux qui ne le sont pas donnent du bruit. Le dĂ©fi, en particulier en recherche d’information, est de trouver le meilleur compromis possible : il faut Ă  la fois amĂ©liorer la prĂ©cision et le rappel, ou, dit autrement, rĂ©duire le bruit et le silence ! Pour mesurer cela globalement, il existe une troisiĂšme mĂ©trique qui combine le rappel et la prĂ©cision, que l’on appelle la F-mesure, qui est la moyenne (harmonique) des deux prĂ©cĂ©dentes. Ceci dit, dans le domaine de la recherche d’information, si ces mesures restent valables, elles sont aujourd’hui moins utilisĂ©es au profit d’autres mĂ©triques plus adaptĂ©es.

Dans quels cas utilises-tu le TF-IDF ? et pourquoi ?

Le TF-DIF est implĂ©mentĂ© dans de trĂšs nombreux langages sous forme de librairies, il nĂ©cessite trĂšs peu de programmation pour son implĂ©mentation et des ressources limitĂ©es (temps de calcul ou mĂ©moire) lors de son exĂ©cution. Il est robuste et stable. Ainsi, lorsque je travaille sur des projets pour lesquels j’ai besoin de rĂ©sultats rapidement et pour lesquels les exigences ne pas trop fortes en terme de pertinence, le TF-IDF convient trĂšs bien
 si les exigences sont plus fortes, il est possible de s’en servir comme point de rĂ©fĂ©rence avant d’utiliser d’autres modĂšles plus sophistiquĂ©s, comme par exemple le LSA.
Il faut cependant noter que le TF-IDF n’exploite que les textes des documents. Ceci peut-ĂȘtre un avantage pour les bases documentaires, mais un inconvĂ©nient si des liens sont faits entre les documents (sur le web, les hyperliens) : ils apportent une information trĂšs importante, qui ne sera pas prise en compte par TF-IDF.

Aurais-tu un exemple concret liĂ© Ă  l’usage du TF-IDF ?

Une entreprise vous sollicite pour mettre en place un moteur de recherche interne sur ses documents et l’intĂ©grer Ă  son portail. Elle ne sait quel moteur choisir, s’il lui faut une solution gratuite ou payante et quelles technologies sont adĂ©quates. Vous pouvez alors facilement et rapidement lui proposer un dĂ©veloppement prĂ©liminaire : mettre en place un TF-IDF, permettre aux utilisateur de faire leurs premiĂšres requĂȘtes, avant d’analyser les limites de cette premiĂšre approche. Par la suite, selon les retours, il pourra ĂȘtre prioritaire d’amĂ©liorer le moteur, mais peut-ĂȘtre aussi de travailler sur la qualitĂ© des documents, la crĂ©ation de ressources adĂ©quates pour amĂ©liorer les recherche, la mise en place d’autres fonctionnalitĂ©s, etc. !

Comment vois-tu l’avenir du TAL ?

Plusieurs pistes Ă©mergent aujourd’hui. Les derniĂšres avancĂ©es cĂŽtĂ© recherche se sont beaucoup focalisĂ©es sur l’utilisation gĂ©nĂ©ralisĂ©e du Deep Learning, qui a de nombreuses applications et rĂ©duisent les difficultĂ©s Ă  mettre en Ɠuvre certains traitements, en particulier pour la sĂ©mantique. Les progrĂšs en reconnaissance vocale et l’engouement rĂ©cent pour les systĂšmes de dialogues (dont les chatbots / robots) sont Ă©galement trĂšs en vue et vont certainement remodeler en profondeur le paysage du TAL, Ă  l’international comme en France. Nous constatons Ă©galement l’impact, parfois trop peu visible, des systĂšmes de gĂ©nĂ©ration automatique de contenus (dont textuel), autant sur les forums que dans les mĂ©dias et les rĂ©seaux sociaux, il faut ĂȘtre vigilant Ă  cet Ă©gard, ĂȘtre conscient des limites et des risques, les utiliser Ă  bon escient ! En lien avec cela, je me penche ces derniers temps sur la dĂ©tection et la caractĂ©risation des Fake News, qui reprĂ©sente Ă  mes yeux un enjeu scientifique et sociĂ©tal majeur, nous allons d’ailleurs organiser un hackathon sur le sujet en mai.
Sur le fond, et comme je le dis souvent aux Ă©tudiants, il me semble que le TAL doit rester une discipline qui “permette aux humains de manipuler le langage par d’autres moyens et Ă  une autre Ă©chelle”. Il est essentiel Ă  mes yeux que les outils, ressources et technologies que nous dĂ©veloppons restent au service du plus grand nombre !

Merci infiniment Ă  Damien Nouvel d’avoir acceptĂ© de rĂ©pondre Ă  cette interview hyper enrichissante !

J’espĂšre que vous comprenez mieux l’intĂ©rĂȘt du TAL maintenant, et pourquoi je vous rabĂąche avec cela dans le monde du SEO 😉 C’est complĂ©tement liĂ© !

Bon courage Ă  tous,

VĂ©ronique Duong – Directrice associĂ©e chez Rankwell et consultante SEO certifiĂ©e CESEO !

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Bonjour tout le monde !

En effectuant ma veille stratĂ©gique de ce week-end, je suis tombĂ©e sur un article trĂšs intĂ©ressant de MOZ sur le TF-IDF qui illustre bien que le SEO, ce n’est pas QUE des mots-clĂ©s comme beaucoup le croient. Le rĂ©fĂ©rencement naturel est un domaine liĂ© Ă  l’ingĂ©nierie linguistique avec des algorithmes techniques et linguistiques avancĂ©s et poussĂ©s.

Traditionnellement, on optimise le SEO en se concentrant essentiellement sur les mĂ©ta tags (titres et descriptions), les URLs, les titres de heading (<h1>, <h2>, etc.), les textes, les attributs des images. On a mĂȘme tendance Ă  « sur-optimiser » ces Ă©lĂ©ments en y insĂ©rant souvent les mĂȘmes mots-clĂ©s … Il faut donc essayer de varier son champs lexical, d’autant plus qu’en variant les termes, on maximise les chances d’apparaĂźtre sur d’autres mots-clĂ©s (la longue traĂźne … :))

Voici une image de MOZ oĂč on voit qu’une page est carrĂ©ment « keyword stuffĂ©e » (mĂȘme mot-clĂ© partout > titre, URL, texte, attribut alt, etc.) :

SEO traditionnel avec des mots-clés - AUTOVEILLE

J’ai (enfin !) une bonne infographie du TF-IDF. J’ai tentĂ© d’expliquer le TF-IDF sur ce blog, et voici une explication plutĂŽt claire de cette mesure statistique :

TF-IDF, mesure de fréquences de termes SEO - AUTOVEILLE

 

Les mots outils comme les articles, les dĂ©terminants, etc. ont peu de poids, et sont « ignorĂ©s » par les moteurs de recherche. Les mots-clĂ©s gĂ©nĂ©riques dans une page sont Ă©galement trĂšs vagues pour ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme importants en termes de TF-IDF. En revanche, les mots-clĂ©s plus spĂ©cifiques et prĂ©cis vont avoir un TF-IDF intĂ©ressant : donc, encore une fois, pensez aux mots-clĂ©s ciblĂ©s car un algorithme technique et une mesure statistique calculent et pondĂšrent les mots des pages web.

En SEO, on peut en apprendre plus tous les jours. Si certains SEO ne pensent qu’aux mots-clĂ©s et estiment que cela suffit, ils n’ont pas tout Ă  fait raison. En tout cas, j’espĂšre que cet article aidera les entreprises Ă  mieux voir que le rĂ©fĂ©rencement naturel, c’est vraiment plus technique que ce que l’on pense.

Bon courage Ă  tous !

VĂ©ronique Duong –

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